Shakespeare … Rien que ce nom de dramaturge célébré dans le monde entier nous fait rêver l’irréel et transcender le réel ! Entre pouvoir et trahison, magie et féerie, tout dans ses œuvres nous parle de divinité et d’humanité. héritage à transmettre au-delà de nos générations.

C’est ainsi que Stéphanie Tesson sait nous surprendre par sa vision de metteuse en scène de cette œuvre La Tempête de Shakespeare. Cette pièce est considérée comme la dernière pièce du grand dramaturge et elle est datée de 1611. Shakespeare mourra en effet en 1616, retiré dans sa riche demeure à Stratford.

La metteuse en scène choisit de recomposer la pièce en quatre parties mêlant des thématiques diverses : la lutte politique pour le pouvoir, la trahison pour le garder, le combat entre force occulte et force du pardon, la puissance inégalée de l’Amour, celle d’une alliance entre deux âmes terrestres pures scellant la promesse d’un meilleur avenir.

Tous ces éléments se combinent à merveille grâce aux talents et à la générosité des comédiens sur le plateau qui endossent pour la plupart plusieurs rôles sans démériter. Coup de cœur pour l’acteur Quentin Kelberine, incarnant le personnage de l’obscur esclave de Prospero, Caliban et jouant aussi Antonio, le Duc de Milan.

La mise en scène est précise et la scénographie bien que dépouillée est aussi soutenue par les arrangements conçus par Emmanuelle Huteau d’œuvres d’Henry Purcell, lui-même avait par ailleurs revisité La Tempête de Shakespeare. Elle nous transporte sur cette île habitée par Prospero-incarné ici par Stéphanie Tesson-, mage doué de pouvoirs occultes . Il est porté par un désir de vengeance vis à vis de son frère, l’actuel Duc de Milan qui l’a jeté comme un chien du Duché milanais douze ans auparavant, afin de le lui subtiliser. Aidé par son fidèle Esprit / Ange, Ariel, alors que le navire du duc de Milan et du Roi de Naples passe à portée,  il lui commande de les renverser par une tempête sans nom, scellant ainsi une mort certaine ou…une autre destinée !

Au milieu des tourmentes psychologiques qui gagnent ces prisonniers d’un nouvel Enfer et pris au coeur d’un nouveau complot politique ourdi par le traître Caliban, l’Amour, incarné par Miranda – Jean Dudant, exemplaire dans ce rôle –  et le prince Ferdinand -très convaincant- , pourrait-il amener le pardon de Propero, ainsi conseillé par Ariel dont c’est peut être au final la vraie mission ?

La tempête est à l’affiche au théâtre de Poche de Montparnasse du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 17h. N’hésitez pas à venir découvrir cette belle œuvre de Shakespeare traduite et  mise en scène par Stéphanie Tesson.

Safia Bouadan

Distribution artistique
Adaptation et mise en scène : Stéphanie Tesson.

Avec dans la distribution des rôles :
Stéphanie Tesson ou Pierre Val : Prospero
Sylvain Katan : Gonzalo /Trinculo
Marguerite Danguy des Déserts : Ariel
Jean Dudant : Miranda et Alonso, Roi de Naples
Quentin Kelberine : Caliban/Antonio, Duc de Milan
Aurélien Palmer : Ferdinand, fils du Roi de Naples,Sébastian, frère d’Alonso et Stefano, le sommelier
Gérard Bonnet : le capitaine

Arrangements musicaux, clarinette et interprétation des chansons : Emmanuelle Huteau
Accordéon et sons : Olivier Depoix
Création sonore : Antonin Bensaïd
Création maquillage et costumes : Jéhane Chaussonnery
Peinture du ciel : Nicolas Sire
Création lumière : Alireza Kishipour
Régie : Clément Lucbereilh et Ewen Bothua
Assistant technique Cédric Guibert